En Champagne, l’assemblage est presque une religion. Rarement le vin est issu d’un seul cépage, d’un seul lieu, d’une seule année : « L’art d’assembler plusieurs vins, c’est la signature du champagne », résume le vigneron Pascal Doquet. On parle ainsi de blanc de blancs (100 % Chardonnay), de blanc de noirs (100 % Pinot Noir ou/et Meunier), ou de millésimes et de cuvées multi-cépages.
Mais dès que les cépages sont mélangés, leurs caractères respectifs se nuancent et se fondent. Distinguer au premier nez une robe cépage est alors peu probable, sauf dans des cas où la typicité est volontairement exacerbée (notamment dans certaines cuvées de vignerons indépendants ou de maisons prestigieuses qui misent sur des expressions pures).
Focus : le « blanc de blancs », signature du Chardonnay
Les grands amateurs reconnaissent un « blanc de blancs » à sa finesse minérale, parfois à sa couleur légèrement plus pâle et à une bulle souvent plus vive et plus crémeuse. On cite fréquemment des champagnes comme Pierre Péters, Salon ou Agrapart, reconnus pour affiner cette typicité. Le Chardonnay, grâce à l’extraction limitée des matières colorantes, donne un vin plus pâle qu’un blanc de noirs élaboré à partir de Pinot Noir.
L'exemple du Pinot Noir en Côte des Bar
La Côte des Bar, au sud de la Champagne, a vu sa réputation grimper en flèche grâce à des vignerons sélectionnant rigoureusement le Pinot Noir. Ici, les collectors de chez Vouette & Sorbée ou Drappier élaborent souvent de véritables « vins de terroir » où le cépage se révèle par la puissance aromatique, la structure, une matière presque tannique.